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A propos de psychanalyse


Il n'y a pas si longtemps, il était très difficile d'évoquer des difficultés personnelles, encore moins des maladies mentales.


C'est tout juste si on chuchotait qu'une personne souffrait de dépression ou d'angoisse ; c'était presque avec un sentiment de honte qu'on avouait avoir consulté un "psy".


La société ayant évolué, on reconnaît maintenant qu'il nous arrive à tous, à un moment ou l'autre, d'éprouver des problèmes d'ordre psychologique, ou simplement ressentir que quelque chose nous empêche de nous épanouir, de vivre pleinement.

Pourquoi voir un psychanalyste ?


Le plus souvent, les patients qui viennent me voir pour la 1ère fois sont affaiblis et empêchés de vivre par les symptômes ; ils n'arrivent pas bien à définir précisément la nature ni surtout l’origine de leurs difficultés et pourtant les symptômes sont là ; ils éprouvent des difficultés personnelles :
" Ca va mal " ; " je suis mal dans ma peau " ; " je n'arrive plus à prendre des décisions " ; " j'ai peur de ceci ou cela ", " j'ai des crises d'angoisse " ...


Ce patient ne dort plus, il a des « idées » obsédantes ou encore, il est pris dans la répétition ou paralysé par l’angoisse ou la peur. Les difficultés rencontrées semblent insurmontables... on souffre en silence, on sait que quelque chose ne va pas...


Le sentiment de solitude est profond quelque soit la présence d'un entourage. L'énergie vitale manque, le sentiment d'être vidé, fatigué...


Quelques fois c'est la conséquence d'une épreuve de la vie, d'un traumatisme qui ne passe pas : les événements douloureux tels qu'une maladie grave, un deuil, une séparation, un échec, une perte d'emploi, etc...


D'autres fois, c'est la prise de conscience des difficultés dans les relations avec les autres : au sein du couple, de la famille, dans la vie professionnelle.

La psychanalyse, comment ça se passe ?


On vient voir un psychanalyste pour aller mieux et souvent dès le début de la cure, c’est en effet ce qui se passe. Le fait d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler et un endroit où déposer ce qui encombre a un effet immédiat.


Après quelques séances, le patient va mieux. Et c’est à partir de ce moment là que le travail commence.


Petit à petit, séance après séance, s’engage une autre phase de l’analyse, souvent passionnante et quelquefois difficile et éprouvante, dont le but est d’élaborer par la parole et dans la relation à son analyste les éléments qui constituent sa vie et son histoire.


Il s’agit de procéder à un véritable réaménagement psychique.
La psychanalyse est une « cure par la parole ». Ce qui se passe dans une analyse est à la fois spectaculaire, tangible et difficilement partageable.


Mais dans tous les cas, faire une analyse c’est faire un choix, celui de se donner les moyens pour que sa vie change, celui d’interroger son destin et de faire échec à la répétition.

La psychanalyse, pour tout le monde ?


La psychanalyse ne demande pas de dispositions particulières, mis à part le fait de parler la même langue que son psychanalyste, de prendre le temps et de se donner les moyens matériels de la cure.


Elle est donc accessible à tous, mais elle n’est pas faite pour tout le monde dans la mesure où elle exige un certain rapport à la parole et à la vérité.

Une psychanalyse, à quoi ça sert ?


Le but de la psychanalyse est de libérer les patients des obstacles et des barrières imaginaires qui les empêchent de vivre pleinement leur vie d’homme et de femme.


Elle n’a pas pour vocation de rendre meilleur, plus adapté, plus calme, plus intelligent ou plus sage, mais les gens qui ont fait une psychanalyse se sentent moins empêchés et vivent plus en accord avec leur désir. C’est le constat que font souvent nos patients.


La plupart d’entre eux ont vu leur vie transformée par l’analyse, mais ils ne peuvent pour autant se dire « guéris ».

Dans ce domaine, ce ne sont pas des « affections » que l’on soigne comme une grippe. Le changement qui s’opère n’est rien d’autre que la transformation existentielle du sujet.
Freud compare le travail de la cure à celui qui permet au courant d’un fleuve de reprendre un ancien bras mort, plus direct que celui que des obstacles lui avaient fait emprunter au cours du temps.


Il est possible, même probable, que certains comportements, certains attachements et certaines activités que le patient faisait avec obstination et sans vraiment y trouver un bénéfice véritable cessent de l’intéresser.

Une analyse ça change la vie, c’est même pour cette raison qu’on l’entreprend. La psychanalyse permet au patient de s'écouter et de mieux connaître ses désirs, de vivre plus en accord avec eux, que l'on décide de les réaliser ou d'y renoncer. La difficulté étant de savoir ce qu’il en est véritablement de ses désirs, et c’est justement le but de l’analyse…

La psychanalyse, c’est compliqué ?


Il n’existe pas de thérapie plus simple et plus basique que la psychanalyse. (Je n’en dirais pas autant de la théorie…)


Un patient et un psychanalyste décident de se voir régulièrement. Le patient parle et s’engage à dire tout ce qui lui vient à l’esprit et le psychanalyste écoute. Le psychanalyste veille à ce que le cadre soit respecté pendant la cure, ce qui définit les conditions de bon déroulement du travail. Et c’est tout…


C’est tout, mais je n’ai défini que le cadre. Le reste concerne la particularité de chaque cure et de chaque patient. Et le reste, c’est ce qui fait que chaque cure est singulière…


Dans une analyse, tout est possible, mais uniquement par le biais de la parole. C’est la parole vraie, c’est-à-dire celle « qui n’est pas du semblant » comme dit Lacan, qui agit. De ce fait, la psychanalyse n’a rien à voir avec le niveau intellectuel du patient, son savoir, son intelligence ou la vivacité de son raisonnement.